Sculpture Le Bel Élan, terre cuite patinée

Instant suspendu

Silhouette élancée, immobile dans son ascension, Instant suspendu semble flotter entre terre et ciel.
Sa forme blanche, douce, presque diaphane, évoque une présence qui se tient à la frontière du mouvement : ni tout à fait stable, ni tout à fait en marche.
Elle capture cet instant précis où le temps semble s’arrêter, où l’être se développe dans un équilibre fragile, où tout est encore possible.

Dans cette verticalité fine et étirée, on perçoit un souffle.
Une tension légère, comme celle d’un corps prêt à s’élever — ou à redescendre.
La pièce tient dans ce moment rare : la suspension.
Cette vibration calme, cet entre-deux qui précède le geste.
Elle donne l’impression que la sculpture respire, qu’elle absorbe la lumière pour mieux la laisser circuler le long de ses courbes pures.

Entre présence et légèreté

Avec sa patine claire et satinée, Instant suspendu joue avec l’éclat de la lumière.
Les creux subtils du bas de la forme créent une illusion d’ouverture, de passage, comme une porte intérieure.
La silhouette se déploie vers le haut, mais reste ancrée par une base presque imperceptible.
Ce contraste crée une tension poétique, un équilibre délicat qui rappelle les pièces les plus aériennes de Catherine Chavigny.

Dans ses notes, Catherine évoque souvent « ces pièces qui s’élèvent droit vers le ciel », inspirées de la nature, des troncs d’arbres étirés, de la verticalité du vivant.
Instant suspendu appartient pleinement à cette famille : un geste élancé, une énergie douce, un élan qui se retient autant qu’il se déploie.

L’éloge du moment fragile

Dans cette sculpture, il ne s’agit pas d’un mouvement accompli, mais d’un état.
Ce moment intérieur où l’on reprend souffle, où l’on se tient entre un avant et un après.
Un moment d’écoute, d’attente subtile, de calme vibrant.

Instant suspendu invite à ralentir, à contempler, à reconnaître la beauté de ce qui ne dure pas.
Elle n’est ni un départ, ni une arrivée : elle est l’épure du présent.
L’expression du vivant lorsqu’il cesse de vouloir et qu’il se contente d’être.

Dans cette immobilité pleine, on devine une force silencieuse.
La sculpture incarne cet instant précieux où l’esprit se rassemble, où tout se suspend pour laisser place à l’essentiel.