Sculpture Tranquille attente, intensité de la maternité

L’attente de l’enfant

Tranquille attente est née d’un moment de vie d’une intensité rare : les dernières semaines précédant l’arrivée de mon premier enfant.
Je vivais alors cette phase suspendue où chaque jour semble à la fois trop long et trop court.
Quand mon enfant va-t-il arriver ? Comment cela va-t-il se passer ?
Dans ce vacillement entre doute et émerveillement, une certitude demeurait : tranquillement, je l’attendais.
Cette sculpture garde encore aujourd’hui la mémoire vive de cet instant, comme si c’était hier.

Dans la lumière douce du matin, elle se dresse, paisible et silencieuse.
Sa forme pleine, sa posture enveloppante évoquent cette période unique : un corps habité, un cœur en éveil, une âme en veille.
Elle parle du calme avant la rencontre, de cette paix imprégnée d’impatience où tout en soi se prépare à accueillir la vie.

La figure semble écouter son propre souffle. Ses lignes rondes épousent la lenteur du corps qui porte et protège.
Tranquille attente incarne la confiance absolue du vivant — ce savoir instinctif et ancien qui unit la mère et l’enfant avant même le premier regard.

La douceur d’un corps en veille

Réalisée dans une terre sombre aux reflets chauds, la sculpture se lit comme une caresse.
La patine, soyeuse et profonde, fait vibrer la lumière sur ses courbes.
On y devine la chaleur du feu, la densité de la matière, mais aussi une étonnante légèreté : celle du silence, du souffle, du temps qui s’étire.

Elle ne dit rien, et pourtant tout y est : l’équilibre, l’écoute, la force tranquille de l’amour à venir.
Ancrée dans la terre, et déjà tournée vers la naissance, elle semble flotter dans cet entre-deux où le monde se prépare à changer.

L’attente comme espace de création

Dans Tranquille attente, l’attente n’est pas un vide : elle est une plénitude.
Un espace fécond, un intérieur vibrant où se trament à la fois la vie et la transformation de l’être.
La sculpture ne parle pas seulement de maternité ; elle évoque aussi la naissance de tout ce qui demande patience, confiance, lenteur.

Chaque nouvelle vie — qu’elle soit enfant, projet ou renaissance intime — exige cet intervalle de silence, cette immobilité féconde où le monde se tisse à nouveau.
Ma sculpture en garde la trace, comme une prière immobile.
Elle invite à ralentir, à respirer, à s’accorder au rythme profond du vivant.